Grâce à nos bouchons et à notre gravol, on a réussi à bien dormir. Ce matin, on va déjeuner au resto à côté de l'hôtel où on se régale de crêpes avec bananes, d'oeufs, et de pains baguette, le tout arrosé de miel. Un vrai délice mais faut être patient, presque une heure d'attente et on était les seuls clients. Après le déjeuner, on se dirige vers les quais pour aller à Santiago. On doit se rendre au débarcadère situé de l'autre côté de la péninsule. On passe par de petites ruelles étroites bordées de petits hotels et restos, c'est dans cette partie de la ville qu'on aurait dû venir s'établir, c'est pas mal plus tranquille.
On trouve enfin le débarcadère et après une petite négociation, on est en route pour Santiago sur la "lancha publica". Installés à l'avant du bateau, on fait la jasette avec 2 jeunes Guatemaltèques qui semblent vouloir nous vendre de la ganga (euh, non merci, on est trop "viejo"). Ils sont bien divertissants et comme d'habitude ils nous reprennent lorsqu'on fait des fautes de grammaire. On va bien finir par être meilleur à force de parler avec tout le monde.
La traversée prend près de 30 minutes, il y a à bord, un mélange de locaux, et de touristes indépendants. En arrivant, on nous attend de pied ferme pour nous amener voir le "maximon", le fameux Saint "ange-démon" qui fait parti des croyances locales. Ce mannequin change de maison chaque année, et celui qui l'abrite doit s'en occuper... on sait pas trop ce qui se passe vraiment, ça reste nébuleux pour les non-initiés. De toute façon, nous on se dirige vers l'église et le marché local.
On est bien surpris par l'habillement des hommes, beaucoup portent des pantalons 3/4, soit rayés ou brodés avec des motifs d'oiseaux, et une chemise de couleur ainsi qu'une ceinture brodée. La majorité porte aussi le chapeau de cowboy, ils sont vraiment beaux. Quelques rares femmes portent encore la coiffe traditionnel (le tocayal), qui est composé d'une longue bande de tissus enroulé sur lui-même, il se termine par une partie colorée et il finit par former un genre de galette. On a même eu droit à une démonstration de la technique utilisée pour faire la coiffe. Le marché est assez petit mais ça reste très authentique, on goûte à des "jocotes", un petit fruit qu'on voit partout.
L'église est très belle, elle date de 1541, et est encore bien conservée bien que le toit soit maintenant un simple toit de tôle (ce qui est le cas de beaucoup d'églises ici, les toits d'église semblent résister très mal aux tremblements de terre). À l'intérieur de l'église, on retrouve sur ses côtés des rangées de statues habillées de chemise et cravate, assez bizarre. De la place de l'église et du cloître ont a une superbe vue sur le volcan San Pedro.
Comme on est le 2 novembre, et comme c'est jour de Todos Santos, on se rend au cimetière voir ce qui s'y passe. En s'y rendant, on voit des "pickup" transportant un nombre incroyable de gens dans la boîte, ouf la suspension est durement mise à l'épreuve. Sur le bord du lac, on a aussi la chance de voir des femmes faire leurs lavages sur des pierres plates, on est loin des machines frontales. On arrive au cimetière et on constate que celui ci est en effervescence. C'est remplit de famille qui viennent faire la fête autour de leurs défunts. Quelques fois, c'est un grand mausolée, souvent c'est juste un tas de terre couvert d'aiguilles de pin avec une petite croix colorée, mais tous ont des fleurs. C'est très touchant de voir cela, on trouve que c'est une belle tradition. D'ailleurs, on s'est procuré nous aussi une chandelle, qu'on fait brûler en mémoire de nos papas.
On voit aussi beaucoup de gars chauds, en fait on pourrait dire "saouls morts", ça fait spécial de les voir tituber à travers tous ces gens. Par contre, personne ne semble porter de jugement, on semble même les trouver drôle. Autre pays, autre moeurs....
On revient de peine et de misère à San Pedro, le moteur de la lancha ayant rendu l'âme à 100 pieds du bord. Encore une belle visite, on aura visité plusieurs des villages autour du Lac Atitlan, chacun ayant ses charmes. En fin de journée, il tombe toute un orage, heureusement on est de retour à la chambre.
Demain, on part pour Xela en "chicken bus".
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